Lors de la présentation du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2016, le secrétaire d’Etat au budget a indiqué que la mise en conformité des prélèvements sociaux avec le droit communautaire, tel que l’a interprété la CJUE aurait lieu.
On se souvient de l’arrêt « Ruyter » du 26 février 2015 dans lequel la CJUE avait considéré qu’un contribuable domicilié en France mais travaillant au Pays-Bas ne pouvait être soumis aux prélèvements sociaux (CSG, CRDS…) en France sur les revenus de son patrimoine dans la mesure où il relevait de la sécurité sociale néerlandaise.
Le Conseil d’Etat avait d’ailleurs suivit la CJUE par un arrêt du 27 juillet dernier.
Ainsi, la réforme de 2012 qui a soumis les revenus fonciers et plus-values immobilières réalisées par les non-résidents aux prélèvements sociaux se trouvant contraire à la jurisprudence de la CJUE, l’annonce du secrétaire d’Etat au budget pouvait laisser espérer la suppression de ces prélèvements.
Las, celui-ci a ensuite précisé :
« En effet, il s’avère qu’il n’est plus possible de les affecter au financement de prestations d’assurance dont certains redevables ne bénéficient pas du fait de leur affiliation dans un autre Etat membre.
Dès lors, dans le respect du droit communautaire mais aussi de l’équité entre l’ensemble des contribuables qui bénéficient de revenus de source française, le PLFSS prévoit d’affecter ces prélèvements au financement de prestations non contributives, identiques à celles financées par les autres impôts.
Par ailleurs, bien entendu, nous avons pris toutes les dispositions nécessaires afin d’assurer que les personnes qui entrent dans le champ de cet article puissent, pour le passé, bénéficier d’un remboursement des prélèvements effectués à tort. »
Le gouvernement entend donc maintenir l’application de prélèvements sociaux, dont l’affectation se trouverait en revanche modifiée.
A suivre en fonction de l’évolution du texte du PLFSS 2016, mais il apparaît ainsi vraisemblable que les revenus 2015 du patrimoine des non-résident se trouveront à nouveau soumis à prélèvements sociaux.
Il reste cependant possible de déposer une réclamation pour obtenir le remboursement des prélèvements indûment acquittés sur les revenus des années 2012 à 2014.
Attention à la prescription cependant. Les prélèvements sociaux payés en 2013 au titre de revenus fonciers 2012 par exemple nécessitent que la réclamation soit introduite avant le 31 décembre 2015.